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Pandémie Covid-19 : une évolution totalement imprévisible
Pandémie Covid-19 : une évolution totalement imprévisible

L'Académie Nationale de Médecine lance un avertissement face au Covid-19 : "un avenir toujours incertain qui invite à surtout ne pas baisser les bras " ! Elle recommande en particulier de relever rapidement les taux de couverture vaccinale des personnes à risque de forme grave, sans oublier les personnes âgées de moins de 60 ans et porteuses de comorbidités.

En aura-t-on fini un jour de la Covid-19 ? interroge l'Académie de Médecine. Cette question revient périodiquement. Après 30 mois de pandémie, elle révèle qu’un sentiment de lassitude généralisée a remplacé l’angoisse des premières vagues. C’est ainsi que deux décisions gouvernementales ont été accueillies avec soulagement par la population : la suspension du passe vaccinal et la levée du port du masque en intérieur à partir du 14 mars 2022, puis dans les transports publics à partir du 16 mai. Pourtant, ces mesures étaient à l’évidence trop précoces alors qu’une reprise épidémique s’amorçait début mars ; la 6ème vague, liée à l’émergence du sous-variant Omicron BA.2, plus contagieux que son prédécesseur BA.1, venait de commencer. Trois mois plus tard, le même scénario s’est reproduit avec le remplacement du sous-variant Omicron BA.2 par les sous-variants BA.4 et BA.5, déclenchant l’actuelle 7ème vague.

La couverture vaccinale marque le pas

Force est de constater en ce début d’été que les mesures barrières sont globalement relâchées, que le recours aux tests de diagnostic décroît et que la vaccination marque le pas.
Dans un contexte de transition politique, le gouvernement a préféré privilégier les recommandations et appeler à la responsabilité individuelle plutôt qu’imposer de nouvelles contraintes, notamment pour le port du masque.

La couverture vaccinale a cessé de progresser depuis que le passe vaccinal n’est plus exigé. Les recommandations  pour une seconde dose de rappel après un délai de 3 mois à partir de l’âge de 80 ans, ou après un délai de 6 mois pour les 60-79 ans, n’ont été suivies respectivement que par 37,1% et 28,5% des personnes éligibles, nombre d’entre elles s’estimant protégées par une infection Covid contractée pendant la 6ème vague, d’autres préférant attendre la mise sur le marché de vaccins de seconde génération.

L’évolution de la pandémie au cours des prochains mois reste totalement imprévisible. Les tentatives de modélisation sont de plus en plus hasardeuses en raison de la disparité des statuts immunitaires, liée au nombre d’infections passées et de doses vaccinales reçues, et des incertitudes concernant l’évolution phylogénétique du SARS-CoV-2. Le sous-variant Centaure BA.2.75, dérivé du sous-variant Omicron BA.2, a été détecté en Inde début mai avant de se propager dans plusieurs pays du monde ; il est provisoirement classé « sous surveillance » par l’OMS mais la rapidité de sa diffusion pourrait en faire l’agent d’une nouvelle vague épidémique.
Bien que le taux d’occupation des lits de soins critiques par des malades Covid soit encore inférieur à 25%, sa croissance quotidienne fait redouter des épisodes de saturation hospitalière pendant l’été ou à l’automne.

Recommandations

Dans cette situation très incertaine où les mesures au cas par cas s’avèrent aussi impopulaires qu’inefficaces, l’Académie nationale de médecine recommande de redéfinir une stratégie de lutte visant 2 objectifs prioritaires :  éviter la surcharge hospitalière, (2) prévenir la probable 8ème vague du mois de septembre. Elle recommande en particulier :
- de relever rapidement les taux de couverture vaccinale des personnes à risque de forme grave selon le calendrier recommandé [1,2], sans oublier les personnes âgées de moins de 60 ans et porteuses de comorbidités ;
de maintenir une surveillance continue des clones de SRAS-CoV-2 circulants afin de détecter
précocement l’introduction de nouveaux variants ;
- de rappeler au grand public, par des messages d’information réguliers, que la pandémie n’est
pas terminée, qu’elle risque de compromettre la rentrée du mois de septembre et qu’il faut
rétablir les gestes barrière et le port du masque, surtout dans les transports en commun.

[Source : Académie de Médecine, juillet 2022]

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